Éthique du pêcheur

UN BON COMPORTEMENT, EN TOUT TEMPS

Que vous soyez en ville ou en nature, il est primordial d'avoir un bon comportement. Il serait surprenant qu'en marchant dans la rue, vous jetiez une bouteille d'eau ou un déchet sur le sol. Vous allez attendre de croiser une poubelle sur votre chemin ou encore le ranger dans votre sac en attendant de pouvoir le jeter correctement. 

C'est la même chose lorsqu'on se retrouve en rivière alors que les animaux sont directement touchés par les passages de l'humain dans leur environnement. D'une part, nous vous invitons à jeter vos déchets dans les poubelles et de ramasser vos débris de pêche à la suite de votre passage sur les rivières. 

En collaboration avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), nous vous avons concoté un guide qui permettra à tout pêcheur d'apprendre, ou de se remémorer, les bons commandements du pêcheur. Bonne lecture!

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GUIDE DES BONNES PRATIQUES DU PÊCHEUR À LA MOUCHE

 CHAPITRE 1 – À LIEU UNIQUE, COMPORTEMENT IRRÉPROCHABLE!

  • En rivière, la propreté n’est pas une option
  • Le stationnement des véhicules à moteur
  • Le respect des lieux, des installations et des employés
  • Une seule rivière, plusieurs utilisations
  • Les propriétaires riverains

CHAPITRE 2 – UNE EXPÉRIENCE PRÉCIEUSE, DES RÈGLES OBLIGATOIRES

  • Gestion de la pêche sportive du saumon au Québec
  • Permis de pêche + droit d’accès = les clés de la rivière!
  • Les secteurs contingentés
  • Combien de saumons pêcher et conserver?
  • Et si on choisit de relâcher nos prises?
  • Où et comment NE PAS PÊCHER
  • Le plaisir en toute sécurité

CHAPITRE 3 – L’ÉTHIQUE DU PÊCHEUR À LA MOUCHE : LE PLAISIR DANS LES RÈGLES DE L’ART

  • À chacun son tour
  • Quand le combat s’engage…
  • En toute discrétion!
  • La délicate manipulation du saumon vivant
  • En canot

CHAPITRE 4 – LES RESPONSABILITÉS DU PÊCHEUR… APRÈS LA PÊCHE

  • L’étiquetage du saumon
  • Attraper un saumon déjà étiqueté, c’est possible?
  • Enregistrer ses prises : pourquoi?
  • Enregistrer ses prises : comment?
  • Espèces aquatiques exotiques
  • Un équipement toujours propre
  • Lutter contre le braconnage

CHAPITRE 1 – À LIEU UNIQUE, COMPORTEMENT IRRÉPROCHABLE!

En rivière, la propreté n’est pas une option

Une rivière à saumon est un lieu unique : la rivière et ses abords ne doivent donc jamais être souillés. C’est une question de respect pour les autres pêcheurs, pour le gestionnaire et, surtout, pour le saumon. Son habitat occupe en effet tout le lit de la rivière, du fond jusqu’à la ligne des hautes eaux, là où les plantes aquatiques cèdent la place aux plantes terrestres. Même en dehors de la période de crue, cette langue de sable ou de roches fait bel et bien partie intégrante de la rivière. Rapporter ses déchets (y compris les mouches brisées, les avançons usés, les bouts de fils coupés et les mégots de cigarette) est donc un geste obligatoire que l’on soit sur, dans ou aux abords de la rivière.

Le stationnement des véhicules à moteur 

On stationne toujours aux endroits indiqués ou, à défaut, sur le côté de la route sans gêner la circulation et sans prendre de risque pour sa propre sécurité. En aucun cas, on n’est autorisé à approcher son véhicule de la rive en quittant le chemin.

Source : Conseil de l'Eau Gaspésie Sud

Le respect des lieux, des installations et des employés

Le gestionnaire de rivière met parfois à la disposition des pêcheurs et de tous les usagers des installations bien pratiques : toilettes, tables de pique-nique, gazebos, supports à cannes (uniquement pour les cannes à mouche), etc. En partageant ces espaces et en respectant les employés et les bénévoles, on agit en pêcheurs responsables et reconnaissants des investissements qui améliorent notre expérience.

Une seule rivière, plusieurs utilisations

La rivière sur laquelle vous pêchez peut être convoitée pour la pratique d’autres activités récréatives, de sorte qu’il est possible de devoir cohabiter avec d’autres usagers. Pour savoir quelles activités sont permises ou offertes, renseignez-vous auprès de l’organisme gestionnaire. Faites preuve de cordialité!

Les propriétaires riverains

Certaines rivières coulent en bordure de propriétés privées. C’est grâce à des ententes négociées avec les riverains que les pêcheurs peuvent profiter des lieux. Si, par leur comportement non respectueux, des usagers incommodent les riverains ou leurs propriétés, l’accès à ces endroits peut être perdu et c’est alors tous les pêcheurs qui seront pénalisés en raison du non-respect de ces propriétés privées.

 

CHAPITRE 2 – UNE EXPÉRIENCE PRÉCIEUSE, DES RÈGLES OBLIGATOIRES

Pour connaître toute la réglementation relative à la pêche au saumon au Québec, cliquez ici.

Gestion de la pêche sportive du saumon au Québec

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) est l’entité responsable de la gestion du saumon au Québec. Le MFFP a également établi des territoires fauniques structurés (zones d’exploitation contrôlée (zecs)) de pêche au saumon, réserves fauniques, pourvoiries à droits exclusifs) à qui il délègue la gestion des activités de pêche à un organisme ou à une entreprise. Ce partenariat est essentiel pour la saine gestion de l’espèce au Québec. Pour en connaître davantage, consultez le site suivant.

Permis de pêche et droits d’accès : les clés de la rivière!

Sauf quelques exceptions, savez-vous que vous devez posséder un permis de pêche au saumon pour effectuer une activité de pêche dans une rivière à saumon (voir art 25.1 du RPQ) durant la période de pêche au saumon, et ce, même si vous visez la capture d’une autre espèce?

Par ailleurs, savez-vous qu’il existe plusieurs types de permis? Permis pour trois jours, permis annuel avec rétention du saumon, permis de remise à l’eau obligatoire… De plus, les enfants mineurs ainsi que les jeunes de 18 à 24 ans peuvent, sous certaines conditions, pêcher sur le permis de leurs parents. Une belle manière d’initier la relève à cette formidable expérience.

Une fois votre permis de pêche signé, ayez-le toujours à portée de main. Pour tout savoir sur les permis de pêche au saumon, rendez-vous ici. Pour savoir où se les procurer, c’est par !

Dans les territoires fauniques structurés, un second document est obligatoire. Il s’agit du droit d’accès. Celui-ci a de nombreuses utilités, dont prouver que les frais liés à la pratique de l’activité ont été acquittés et identifier le secteur qui vous a été assigné sur la rivière, lorsqu’applicable (voir section suivante). L’émission de droits d’accès permet également le suivi de la fréquentation de la rivière, ce qui, couplé au nombre de saumons capturés et remis à l’eau, permet de connaître le succès de pêche. Cette donnée est un outil de gestion fort utile qui permet au MFFP de suivre l’abondance des populations sur les rivières où le saumon n’est pas dénombré. En terminant, le droit d’accès est un outil de contrôle des activités de pêche indispensable pour les assistants à la protection de la faune et les agents de protection de la faune, et il est obligatoire de le poser de manière lisible sur le tableau de bord de son véhicule ou de l’avoir avec soi lors de la pratique de l’activité et de l’exhiber sur demande. Les droits d’accès sont disponibles au poste d’accueil de la rivière et, dans certains cas, en ligne. Les droits d’accès sont disponibles au poste d’accueil de la rivière et, dans certains cas, en ligne.

Les secteurs contingentés et non contingentés

Plusieurs rivières comprennent des secteurs contingentés et non contingentés pour lesquels le coût d’accès est variable et, dans le cas des secteurs contingentés, le nombre de pêcheur autorisé par jour est limité. Il faut généralement avoir participé et gagné à un tirage au sort pour fréquenter un secteur contingenté ou accompagner un pêcheur qui a gagné auxdits tirages. Il existe deux types de tirage, soit le tirage présaison (novembre) et les tirages quotidiens effectués 48 heures avant la journée de pêche. Lorsqu’un pêcheur gagne, cela l’autorise généralement à réserver pour lui et un accompagnateur. Informez-vous auprès des organismes responsables des activités de pêche sur la rivière convoitée ou en consultant le Guide sur le réseau des rivières à saumon du Québec disponible ici.

Combien de saumons pêcher et conserver?

Quatre. C’est le maximum de saumons que l’on peut pêcher et conserver durant l’année. Cette règle très stricte est destinée à protéger la ressource et s’applique même quand on combine différents permis de pêche (oui, c’est possible dans certaines conditions, et ça peut être bien pratique!).

La taille des saumons qu’il est possible de conserver est variable en fonction de la rivière et du moment de l’année. On distinguera les grands saumons (63 cm et plus, du museau à la fourche) des petits saumons (moins de 63 cm) qu’on appelle madeleineaux, ou grisles. Le permis de pêche autorise la rétention d’un seul grand saumon par saison, à l’exception des rivières du Nord-du-Québec, où il est possible de conserver quatre saumons, petits ou grands. Dans tous les cas, il est interdit de prendre et de garder un saumoneau mesurant moins de 30 cm.

Les gestionnaires de rivière et les pourvoyeurs sont parfaitement au courant des règles qui s’appliquent sur leur territoire, alors on n’hésite pas à poser des questions ou à consulter le site du MFFP, où toute l’information est disponible, autant pour les règles en territoire faunique structuré que les rivières à accès libre. 

Et si on choisit de relâcher nos prises?

La réglementation est de trois remises à l’eau par jour à l’exception des rivières du Nord-du-Québec et de celles à l’est de Natashquan, où aucune limite de remise à l’eau ne s’applique. Bien qu’il ne soit pas obligatoire d’enregistrer ses remises à l’eau, la déclaration de celles-ci au gestionnaire du territoire fréquenté est essentielle pour assurer une saine gestion de la ressource et valoriser une pêche de qualité. Rappelons que le succès de pêche est un outil de gestion fort utile, d’où l’importance de connaître le nombre de saumons pêchés et remis à l’eau.

Où et comment NE PAS PÊCHER

Il est interdit de pêcher à partir d’un pont qui enjambe une rivière à saumon ou son estuaire. Sur les rivières à saumon, seule la canne à mouche est autorisée, sauf quelques rares exceptions. Des particularités sur les soies, lignes et types de mouches s’appliquent également. Pour en savoir davantage, consultez le lien suivant.

De plus, on pêche pendant la journée et non pendant la nuit. Entre une heure après le coucher du soleil et une heure avant le lever du soleil, on laisse le saumon tranquille…

Le plaisir en toute sécurité

La pêche sportive au saumon est une activité très physique. La sécurité doit donc être une priorité pour profiter de cette magnifique expérience.

La veste de flottaison individuelle (VFI) est obligatoire en embarcation. Même si on pêche à gué, le port de la VFI est recommandé. Si on choisit de porter des bottes-pantalon imperméables (waders), elles doivent être adaptées à notre taille avec une ceinture correctement ajustée. Sinon, elles peuvent rapidement se remplir d’eau en cas de chute.

Le lit d’une rivière est souvent très glissant, que l’on soit sur des roches ou sur du gravier. C’est pourquoi il est indispensable de porter des bottes antidérapantes. De plus, les courants sont trompeurs et potentiellement dangereux. On est donc vigilant, en particulier quand on est en plein combat avec un saumon! Parfois, la profondeur d’une fosse fluctue, créant de forts courants qui peuvent empêcher de revenir sur ses pas. Si vous devez traverser la rivière, mieux vaut le faire en diagonale, et avec prudence. Certains endroits sécuritaires peuvent être identifiés sur les cartes de la rivière ou aux abords de celles-ci. Un bâton de marche s’avère souvent utile. Par mesure de sécurité, il est fortement recommandé d’être accompagné lorsqu’on pratique la pêche.

Avant de vous rendre sur les rivières à saumon du Québec, consultez les cartes interactives disponibles sur le site de Saumon Québec. Vous y trouverez une foule d’informations autant pertinentes qu’essentielles qui feront en sorte que votre passage sur la rivière sera des plus optimales.

 

CHAPITRE 3 – L’ÉTHIQUE DU PÊCHEUR À LA MOUCHE : LE PLAISIR DANS LES RÈGLES DE L’ART

À chacun son tour

Même quand la rivière est très achalandée, tous les pêcheurs peuvent tenter leur chance aux meilleurs emplacements en respectant un système de rotation. Le principe est de se déplacer progressivement d’amont en aval (toujours dans le sens du courant) le long de la fosse ou de la rivière.

On se déplace à tous les lancers ou après un certain temps, selon les recommandations en vigueur sur la rivière fréquentée. Certains gestionnaires de rivières préconisent des temps de rotation prédéfinis. Généralement, vous retrouverez de l’affichage sur les fosses concernées. Observez les autres pêcheurs, parlez-leur et adaptez votre rythme de déplacement. À la fin de la rotation, on reprend sa place en amont en passant par la rive pour ne pas déranger les autres et en s’assurant de demeurer suffisamment loin derrière les pêcheurs en action pour ne pas être atteint par la mouche lorsqu’ils effectuent leurs lancers.

Pour des raisons de sécurité, il est important de garder une bonne distance entre les pêcheurs. Attention aux utilisateurs de mouche sèche : le lancer perpendiculaire ou vers l’amont peut nuire aux autres pêcheurs. Il faudra donc adapter sa distance de sécurité.

Si vous avez « levé » un saumon, vous pouvez marquer un temps d’arrêt pour changer de mouche tout en conservant votre place.

Quand le combat s’engage…

Tout le monde doit retirer sa ligne de l’eau dès qu’un saumon est ferré. Puis, le pêcheur chanceux entraîne son poisson en dehors du courant. Il reprendra ensuite sa place en amont, au départ de la « chaîne ». Cependant, s’il perd sa prise pendant le combat, il pourra conserver son rang dans la rotation.

En toute discrétion!

Faire du bruit à l’approche d’une fosse dérange à la fois les pêcheurs et le saumon. On évite aussi de pénétrer dans l’eau trop profondément pour ne pas effrayer le poisson.

La délicate manipulation du saumon vivant

Si on a l’intention de relâcher ses prises, il est primordial de s’assurer que le saumon reste en parfaite santé. Visionnez la vidéo ci-dessous pour connaître toutes les techniques éthiques de remise à l’eau. Voici les 5 règles de base.

  1. Temps – Limiter le temps de combat avec le poisson pour ne pas l’épuiser. Pour y parvenir, il est primordial de réussir à sortir celui-ci de la zone de courant dès que possible et de s’assurer que la tension sur le frein du moulinet est correctement ajustée. L’utilisation d’une puise pour récupérer le saumon est aussi un bon outil à avoir sous la main.
  2. Temps – Éviter d’exposer le saumon à l’air lors des manipulations entourant le retrait de l’hameçon et la prise de photo. Un souvenir, c’est formidable, mais jamais au détriment de la ressource.
  3. Mouvement – Utiliser une puise sans nœuds dans un matériau doux (proscrire le nylon). Si vous utilisez une mouche avec ardillon(s), vous pouvez les écraser pour ne pas blesser le poisson.
  4. Mouvement – Manipuler le poisson avec soin. Saisissez-le avec les deux mains, dont l’une sur le pédoncule caudal, et l’autre sous l’abdomen, en le tenant parallèle au courant. Ne pas mettre les doigts dans les yeux ou les branchies. Évitez de porter des gants, qui peuvent enlever des écailles et du mucus protecteur sur la peau du saumon.
  5. Mouvement – S’assurer que le saumon a bien récupéré du combat avant de la relâcher. Pour ce faire, amenez le poisson dans une zone à courant faible ou modéré en maintenant le museau contre le courant. Celui-ci pourra être relâché lorsqu’il commencera à manifester son intention de se remettre à nager par lui-même. Inutile de faire des mouvements de va-et-vient.

Toutes ces règles sont particulièrement importantes par temps chaud, car l’eau est moins oxygénée. Les activités de pêche peuvent d’ailleurs être ajustées lors de ces épisodes de stress pour le poisson en se limitant à pêcher tôt le matin et en fin de journée.

En canot

On peut pêcher en embarcation sur certaines rivières. Le même principe de rotation s’applique : on laisse une distance de sécurité de 15 à 18 mètres entre les canots, et on s’en tient à un temps d’arrêt d’une trentaine de minutes avant de dériver de 7 à 12 mètres. 

 

CHAPITRE 4 – LES RESPONSABILITÉS DU PÊCHEUR… APRÈS LA PÊCHE

Étiqueter son saumon

Le combat est gagné? Bravo! Une fois le saumon hors de l’eau, on doit aussitôt lui apposer une étiquette. Elle restera en place le temps qu’il faudra : on ne pourra la retirer qu’au moment de préparer le saumon pour le consommer.

Les étiquettes sont jointes au permis de pêche. Avec un permis annuel, on utilise chacune des étiquettes accrochées au permis, dans l’ordre qu’elles peuvent être détachées (le numéro séquentiel de la première étiquette se termine par 01, et ainsi de suite pour la deuxième et troisième étiquette). Les trois étiquettes du bas doivent être utilisées pour conserver les petits saumons (valides aussi pour les grands saumons dans le Nord-du-Québec). Comme le titre l’indique, c’est l’étiquette du haut qui peut être utilisée pour la rétention d’un grand saumon (lorsque la réglementation de la rivière le permet). Cette étiquette peut également être utilisée pour conserver un petit saumon. Le permis de pêche pour trois jours n’a qu’une seule étiquette permettant la rétention d’un petit saumon (ou un grand saumon dans le Nord-du-Québec).

Attention! Bien que le permis de pêche permette la rétention de quatre saumons annuellement, les règles de chacune des rivières sont variables et peuvent prévoir l’obligation de remettre à l’eau les grands saumons, voire tous les saumons capturés, petits ou grands. Lorsque la rétention des saumons est autorisée, il existe également un contingent quotidien de capture (ex : deux petits saumons conservés par jour). Il est de la responsabilité du pêcheur de s’assurer de connaître et de respecter la réglementation en vigueur sur la rivière fréquentée.

L’étiquette accrochée au saumon doit également provenir du permis du pêcheur qui l’a ferré. Il est suggéré d'apposer l’étiquette de l'une des façons illustrées ci-dessous. Lisez votre permis! On y explique précisément comment procéder. 

Source : Gouvernement du Québec

Enregistrer ses prises : pourquoi?

Pour la science et la saine gestion de la ressource! Savez-vous que le Québec est la seule province au Canada où l’enregistrement des saumons est obligatoire? Cette mesure réglementaire permet de connaître avec précision le nombre de saumons prélevés dans chacune des rivières, ce qui est une information indispensable pour bien gérer la ressource. Les saumons enregistrés seront également pesés, mesurés, sexés et des écailles seront prélevées. Ces données permettent d’accumuler de précieuses informations sur les populations de saumons et leur évolution dans le temps et sont utilisées pour la gestion de la ressource. À titre d’exemple, savez-vous que la majorité des grands saumons au Québec sont des femelles et que la plupart des petits saumons des mâles? C’est pour protéger les femelles que le MFFP préconise des règles de pêches favorisant la remise à l’eau des grands saumons et la rétention des petits saumons.

Savez-vous que la lecture d’écailles, appelée scalimétrie, est une méthode permettant de connaître l’âge des saumons en établissant le nombre d’années passées en rivière et en mer?

Enregistrer ses prises : comment?

On a 48 heures suivant sa sortie du lieu de pêche pour enregistrer sa prise. Un agent de protection de la faune peut aussi exiger qu’on le fasse immédiatement. Dans un territoire faunique structuré, il suffit de présenter son permis et son saumon étiqueté au gestionnaire ou à un membre du personnel. L’étiquette sera poinçonnée, et le poisson pesé et mesuré. En territoire libre, l’enregistrement doit se faire par téléphone auprès d’un bureau du Ministère.

Quand on pêche dans les zones 23 et 24 qui sont situées au Nord-du-Québec, on doit se munir d’un carnet du pêcheur et procéder à l’enregistrement de ses captures auprès d’un pourvoyeur opérant sur le territoire. D’une manière générale, la pêche en région éloignée est régie par des règles spécifiques et il est indispensable de se renseigner ici pour s’y conformer.

Espèces aquatiques exotiques

Certaines espèces de poisson non indigène fréquentent nos lacs et cours d’eau et peuvent avoir des impacts parfois considérables sur la faune aquatique indigène. Dans le cas des rivières à saumon, on pense à la présence de la truite arc-en-ciel. Les pêcheurs sont invités à conserver les captures de ces spécimens pour la consommation et aucune limite de prise ne s’applique dans les rivières à saumon. Il demeure important de déclarer ses captures au gestionnaire du territoire faunique fréquenté. Vous pouvez aussi porter attention à d’autres espèces envahissantes, telles que le Myriophylle à épis (algue) ou la berce du caucase (plante terrestre). Cette dernière peut notamment causer des brûlures graves si on lui touche, donc avisez le gestionnaire de rivière si vous observez quelque chose! Vous pouvez aussi visiter le site de Sentinelle, un outil du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Devenez aussi observateurs Saumon Québec. Nous sollicitons la participation des pêcheurs pour la déclaration d’observations de bars rayés et de phoques sur ou près des rivières à saumon à des fins de recherche scientifique.

Un équipement toujours propre

Certaines algues, comme la Didymosphenia geminata (« didymo », pour les intimes), sont des plantes microscopiques qui peuvent nuire à la qualité de l’eau et à la santé des poissons. D’autres maladies, parasites et espèces envahissantes menacent les cours d’eau du Québec. Pour éviter leur propagation d’une rivière à l’autre, il faut nettoyer tout son matériel de pêche avec soin, incluant ses mouches, ses bottes, ses semelles et son embarcation. Trempage dans l'eau chaude, lavage au savon à vaisselle ou à l’eau de javel, les différentes techniques dépendent des matériaux à désinfecter. Laisser sécher son matériel pendant 48 heures avant de l’utiliser dans un autre cours d’eau est aussi une solution. Bonne nouvelle : quand on pêche plusieurs jours d’affilée sur la même rivière, inutile de s’en faire pour le nettoyage systématique de son équipement.

Pour tout savoir sur l’algue didymo et les techniques de nettoyage du matériel, rendez-vous ici.

Lutter contre le braconnage

Tout pêcheur de saumon peut contribuer à contrer le braconnage. Les agents de protection de la faune et les assistants de protection de la faune ne peuvent pas être partout, alors soyons leurs yeux sur la rivière! Si on est témoin d’un acte de braconnage ou de tout geste allant à l’encontre de la faune ou de ses habitats, on communique avec SOS Braconnage.